Régulation

Jeux de hasard : la Gabonaise des Jeux, futur bras armé de l’État pour réguler un secteur juteux

Jeux de hasard : la Gabonaise des Jeux, futur bras armé de l’État pour réguler un secteur juteux
Jeux de hasard : la Gabonaise des Jeux, futur bras armé de l’État pour réguler un secteur juteux © 2025 D.R./Info241

Au cours du Conseil des ministres de ce 29 décembre, le gouvernement gabonais a engagé une refonte du secteur des jeux de divertissement, d’argent et de hasard, avec la création de la Gabonaise des Jeux (GDJ). Objectif affiché : doter l’État d’un dispositif de contrôle plus moderne, renforcer la protection des populations et consolider la mobilisation des recettes publiques, sur fond de monopole étatique réaffirmé.

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Un paquet de six textes pour refonder le secteur

En clair, ce sont six projets présentés par le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation qui ont été adoptés : deux projets d’ordonnance (dont celui créant la GDJ), deux projets de décret (dont l’approbation des statuts et celle du cahier des charges), ainsi qu’un projet de statuts et un projet de cahier des charges. Ces textes sont pris sur la base des articles 94 et 99 de la Constitution, indique le communiqué.

Une vue du conclave gouvernemental d’hier

Premier pilier, le projet d’ordonnance portant règlement des jeux fixe le socle de la nouvelle régulation. Le communiqué souligne que l’ensemble vise notamment « un nouveau cadre juridique des jeux ». Dans la logique gouvernementale, cette remise à plat doit clarifier les règles applicables, encadrer les opérateurs et limiter les zones grises, en particulier là où les enjeux de fraude, de pratiques illicites ou de dérives sociales sont régulièrement pointés dans la sous-région.

La GDJ, pivot d’une gouvernance « unifiée et souveraine »

Deuxième pilier : le projet d’ordonnance portant création, attributions et organisation de la Gabonaise des Jeux. Le texte doit préciser l’architecture de la GDJ et sa place dans l’écosystème de contrôle, en vue d’une « gouvernance unifiée et souveraine du secteur ». En creux, l’exécutif veut disposer d’un outil institutionnel central, capable d’assurer l’exécution des règles, le suivi des activités et l’alignement du secteur sur les priorités publiques.

Le troisième et le quatrième blocs concernent l’opérationnalisation : un projet de décret pour l’approbation des statuts de la GDJ, et un projet de statuts, afin d’encadrer son organisation et son fonctionnement. À cela s’ajoutent un projet de décret portant approbation du cahier des charges d’exploitation des jeux de loterie et de pronostics, ainsi qu’un projet de cahier des charges de la GDJ. Le communiqué indique que les textes portent aussi sur « la définition des cahiers des charges applicables aux activités de loterie et de pronostics ».

Protection des populations, intégrité et traçabilité comme objectifs cardinaux

Sur le fond, l’exécutif met en avant une triple finalité : mieux protéger le public, moraliser les opérations et améliorer la captation des ressources. Le communiqué évoque un dispositif « moderne, cohérent et transparent » et insiste sur la nécessité de « garantir l’intégrité et la traçabilité des opérations ». Cette architecture doit également, selon le texte, « assurer une meilleure mobilisation des ressources publiques destinées au financement des priorités nationales », plaçant clairement la réforme dans une logique budgétaire et de souveraineté financière.

Le point politique le plus saillant réside dans le recentrage autour de l’État. Le communiqué indique que la réforme « consacre le renforcement du monopole de l’État dans le secteur des jeux de hasard ». Conséquence directe annoncée : l’abrogation du cadre institutionnel antérieur, notamment la Commission supérieure des Jeux de hasard et son Secrétariat technique, appelés à céder la place au nouveau schéma.

Une réforme à suivre sur deux terrains : contrôle et rendement

À court terme, l’enjeu sera de mesurer si la GDJ parvient à imposer un contrôle effectif du secteur, en cohérence avec l’objectif de transparence affiché, et à réduire les fragilités liées aux circuits informels. À moyen terme, l’exécutif attend un rendement public accru, puisque la réforme est explicitement arrimée à la mobilisation de ressources au service des priorités nationales, sans renoncer au discours de protection des populations.

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