Port-Gentil : Face à une séroprévalence alarmante de 4,1 %, le CTA intensifie la riposte

 Une offensive de proximité à Ngadi

Après une première étape réussie au carrefour Salsa le week-end précédent, les équipes du CTA ont investi le quartier Ngadi (2e arrondissement) pour une vaste campagne de proximité. Orchestrée en collaboration avec le Comité Provincial de Lutte contre le Sida, cette opération commando a mobilisé une équipe pluridisciplinaire composée d’agents de santé, de psychologues et d’assistantes sociales.

L’enjeu est de taille : aller au contact des populations pour déconstruire les peurs. « Le premier objectif est d’informer sur le VIH-SIDA, car il subsiste encore de nombreuses idées reçues concernant cette maladie. Beaucoup de personnes éprouvent une appréhension à se faire dépister et ignorent leur statut sérologique », explique le Dr Marie Renée Okili Abdoulaye-Ondénot, directrice du CTA de Port-Gentil.

 Un bond inquiétant de 3,6 % à 4,1 % en un an

Si les professionnels de santé sont sur le pied de guerre, c’est que les indicateurs virent au rouge. La directrice du CTA a tiré la sonnette d’alarme sur l’évolution rapide de l’épidémie dans la localité. « Le taux de 4,1 % enregistré uniquement à Port-Gentil est préoccupant, d’autant plus que nous sommes passés de 3,6 % à 4,1 % en l’espace d’un an. Nous estimons qu’il est nécessaire d’intensifier les actions de riposte par le biais de campagnes de communication, de dépistage et de traitement », a-t-elle précisé.

Pour le Dr Okili, la clé réside aussi dans la prise en charge immédiate : « La bonne nouvelle réside dans l’acceptation immédiate du traitement par tous ceux qui se révèlent être séropositifs. Dès qu’une personne est diagnostiquée positive, elle est automatiquement enregistrée dans notre base de données. »

 Plus de 250 personnes dépistées

Sur le terrain, la population a répondu à l’appel. Plus de 250 volontaires se sont présentés à la table d’enregistrement. Le parcours de soin, rigoureux et confidentiel, comprenait un passage au laboratoire pour le prélèvement sanguin, suivi d’un entretien avec les psychologues et les travailleurs sociaux avant la remise des résultats.

Ces séances de dépistage gratuites permettent non seulement de réduire les risques de nouvelles infections, mais aussi de lutter contre la stigmatisation. Les personnes testées positives ont été immédiatement orientées vers les structures spécialisées pour un accompagnement médical et psychosocial complet. À travers cette mobilisation, Port-Gentil s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale visant l’élimination du VIH comme menace de santé publique d’ici 2030.