Gabon : Sans grande surprise, Dieudonné Aba’a Owono reste à la tête de la Cour constitutionnelle

Ceux qui attendaient un changement à la tête de la Cour constitutionnelle sont déçu depuis hier. Reconduit après un vote interne du collège des 9 juges, Dieudonné Aba’a Owono demeure la figure chargée d’interpréter la loi fondamentale, comme durant la transition. Avec cette reconduction, il devient le seul responsable d’institution de la transition à avoir été maintenu à la tête d’un organe constitutionnel, un signal de la confiance que lui accorde visiblement le sommet de l’exécutif.

 Neuf juges, dont deux sortants

Avant cette élection, les neuf juges constitutionnels avaient été désignés 48 heures plus tôt, par décret présidentiel, à l’issue des choix opérés par la présidence de la République, le Sénat, l’Assemblée nationale et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). La liste comprenait deux sortants : Dieudonné Aba’a Owono et Afrikita Dolorès Agondjo, fille du juriste et ancien opposant historique, fondateur du Parti gabonais du progrès (PGP), feu Pierre Louis Agondjo Okawé.

Les neuf juges constitutionnels sont :
 Joseph Owondault Berre (choix du Président de la République)
 Aurélie Scholastique Essiwanguénda Rembonguino (choix du Président de la République)
 Dieudonné Aba’a Owono (choix du Président de la République)
 Euloge Moussavou Bouassa Dékérinzambi (choix du Président du Sénat)
 Afrikita Dolorès Agondjo (choix du Président du Sénat)
 Solange Marthe Nguiakié (choix du Président de l’Assemblée nationale)
 Valentin Lossangoye (choix du Président de l’Assemblée nationale)
 Sosthène Lékogho (choix du CSM)
 Mold Mossala Mounguéngui (choix du CSM)

 Qui est Dieudonné Aba’a Owono, le président reconduit ?

Magistrat hors hiérarchie, Dieudonné Aba’a Owono est né le 8 novembre 1965 à Oyem (Woleu-Ntem). Passé par l’Université Omar Bongo puis par l’École nationale de la magistrature du Gabon, il obtient en 1989 le diplôme d’études judiciaires, avant d’entamer une carrière au siège et au parquet, notamment à Libreville, Oyem et Tchibanga.

La déclaration officielle de la présidence

Son parcours est marqué par un long passage au Conseil d’État (commissaire à la loi, commissaire général adjoint à la loi, puis président de chambre en 2022), et par une expérience continue des dispositifs électoraux, avec des responsabilités dans des commissions électorales à l’échelle départementale et provinciale. Nommé à la tête de la Cour constitutionnelle en septembre 2023, il avait succédé à Marie Madeleine Mborantsuo, figure historique de l’institution.