Mort de Cameron : la CNR met en cause l’État gabonais après l’assassinat de l’ado de 13 ans
Les réactions politiques après la découverte ce lundi du corps d’un jeune adolescent gabonais dans une fosse à Libreville, se multiplient. Ce mardi, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) a rompu le silence après la mort de Pascal Cameron Ngueba Loko, 13 ans, retrouvé sans vie dans un caniveau à Libreville, cinq jours après sa disparition. Le corps de l’adolescent a été découvert à Nzeng-Ayong, dans le secteur communément appelé derrière l’hôtel de la CAN, un drame qui a provoqué une onde de choc dans l’opinion.
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Dans une déclaration parvenu à la rédaction d’Info241, la CNR transforme ce fait divers glaçant en acte d’accusation politique. La coalition affirme que « malgré le fameux coup d’État, pompeusement baptisé coup de libération », « les crimes rituels ont repris de plus belle et connaissent une recrudescence alarmante dans notre pays ». Elle souligne le caractère explosif du moment : « à la veille de la composition du Gouvernement et des membres des institutions républicaines ».
« L’insécurité ne cesse de croître » malgré des budgets en hausse
La CNR attaque ensuite le cœur du dispositif sécuritaire : « plus grave encore, l’insécurité ne cesse de croître depuis deux ans, en dépit de l’augmentation considérable, chaque année, des budgets des forces de défense et de sécurité ». En clair, l’argent augmente, mais la peur reste — et, selon la coalition, s’aggrave.
La déclaration prend un ton alarmiste et frontal : « l’avenir de notre nation est menacé ». Et il met l’accent sur les mineurs, présentés comme les premières victimes d’une violence qui s’installe : « nos enfants, pépinière du Gabon de demain, sont décimés par des réseaux criminels assoiffés de sang innocent ». La CNR relie cette dérive à « l’héritage direct du système Bongo/PDG », assumant une lecture politique d’un phénomène que l’opinion associe de plus en plus à des réseaux.
Exigences immédiates et menace d’une riposte populaire
La coalition « condamne avec la plus grande fermeté cette dérive sociétale intolérable qui menace la paix et le vivre-ensemble ». Et elle exige des actes, pas des communiqués : « l’identification et la punition exemplaire des commanditaires et exécutants de ces crimes odieux » ; « des actions concrètes et immédiates pour démanteler les réseaux criminels » ; et surtout « une explication sur l’inefficacité criante de nos forces de défense et de sécurité malgré leurs budgets croissants ».
Puis vient l’avertissement, sec, sans détour : « le peuple gabonais ne restera pas indéfiniment les bras croisés ». Et la ligne rouge : « si les autorités persistent dans leur inaction, le peuple gabonais prendra ses responsabilités pour protéger ses enfants ». Derrière la formule, une menace de justice populaire, dans un pays où la rumeur de disparitions d’enfants circule régulièrement sur les réseaux sociaux et alimente un climat de panique.
La CNR conclut en adressant « ses condoléances attristées aux nombreuses familles éplorées ». Mais le cœur du message est ailleurs : ce 23 décembre, la coalition pose une accusation et fixe un ultimatum moral à l’État — protéger, ou laisser le pays basculer dans la peur et la vengeance.
@info241.com
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