Affaire Yenou : Un lieutenant du B2 relevé de ses fonctions, les 100 millions toujours introuvables
L’affaire dite Patrick Yenou continue de susciter un intérêt marqué au sein de l’opinion publique, en raison tant de la gravité des faits allégués que des silences persistants qui l’entourent. Au centre de ce dossier se trouve une somme de 100 millions de francs CFA, versée sous contrainte dans le cadre d’une procédure judiciaire. Parmi les avancées notables figurent la révocation du lieutenant Giresse Leiris Ndemby, chef d’antenne du B2.
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Me Jean-Paul Moumbémbé, avocat représentant dans l’affaire de détournement de fonds impliquant Patrick Yenou, exige toujours la restitution intégrale des sommes en question. Cette affaire implique notamment l’ancienne procureure générale de la République près la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil, Edith Christiane Mvou Loubamono, le lieutenant Giresse Leiris Ndemby, alors commandant du PCISM (B2) de Port-Gentil et chef d’antenne du B2, ainsi que plusieurs responsables de la société Moundélé Moone Maritime Agency (3MA).
Le B2 sort le carton rouge
Face à la gravité des accusations portées, la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), par le biais du B2, a pris une décision ferme et salutaire : le lieutenant Giresse Leiris Ndemby a été relevé de ses fonctions à l’issue d’enquêtes internes menées au sein de l’unité. Cette mesure disciplinaire significative illustre la volonté affirmée de cette unité d’élite de maintenir rigueur, probité et éthique militaire sans tolérer aucun manquement.
Cette décision, largement reconnue et saluée, constitue un signal clair indiquant qu’aucun membre des structures étatiques les plus sensibles n’échappe aux règles établies. Elle s’apparente également à un avertissement strict destiné à tout agent susceptible d’être tenté par des comportements corruptifs. Toutefois, bien que cette avancée soit significative, le cœur du scandale demeure inchangé. Il convient de s’interroger sur les raisons pour lesquelles une somme enregistrée en tant que scellé judiciaire a pu être retirée des locaux du B2 pour se retrouver dans le bureau de l’ancienne procureure générale près la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil, puis, selon certaines sources fiables, au domicile même de cette haute magistrate.
Les zones d’ombre demeurent
Par ailleurs, il est difficile de comprendre qu’un détournement présumé de scellés judiciaires n’ait pas encore donné lieu à des poursuites claires à ce jour. Selon des sources concordantes, le partage des fonds aurait eu lieu au domicile de l’ancienne procureure générale alors qu’elle dirigeait encore le parquet général de Port-Gentil. Pourtant, Edith Christiane Mvou Loubamono n’a jusqu’à présent jamais été entendue ni inquiétée dans cette affaire, situation qui suscite incompréhension et indignation.
Au-delà du préjudice financier subi par Patrick Yenou, l’enjeu revêt désormais une dimension institutionnelle. Tant pour la partie civile que pour l’opinion publique, cette affaire constitue un véritable test quant à la détermination des autorités à combattre l’impunité, à moraliser le système judiciaire et à restaurer la confiance des citoyens. Les sollicitations en faveur d’une intervention du ministère de la Justice, de l’Inspection générale des services judiciaires, du Conseil supérieur de la magistrature ainsi que de la Présidence de la République se multiplient, alors que dans d’autres dossiers récents, des hauts responsables administratifs et politiques ont été démis ou interpellés.
Un test de crédibilité pour l’État
Pourquoi une telle rigueur ne serait-elle pas appliquée dans ce cas ? La partie plaignante attend désormais que toute la vérité soit établie, que les responsabilités soient clairement définies et que l’intégrité de la justice soit rétablie dans une affaire où 100 millions de francs CFA se sont volatilisés.
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