Poursuites

Affaire Bounda Balonzi : Pas de cadeau sous le sapin pour l’ancien baron des Travaux publics

Affaire Bounda Balonzi : Pas de cadeau sous le sapin pour l’ancien baron des Travaux publics
Affaire Bounda Balonzi : Pas de cadeau sous le sapin pour l’ancien baron des Travaux publics © 2025 D.R./Info241

Alors que les avocats de Léon Armel Bounda Balonzi plaidaient vendredi 19 décembre au palais de justice la relaxe et affichaient une confiance de façade, le Tribunal correctionnel de Libreville a choisi la prudence. Renvoyé au 9 janvier 2026, l’ancien ministre passera les fêtes de fin d’année à l’ombre, seul face au scandale financier de l’attribution controversée du marché de réhabilitation du marché de Potos (Franceville, Haut-Ogooué).

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L’euphorie aura été de courte durée pour le camp de Léon Armel Bounda Balonzi. Si la défense espérait voir l’ex-ministre des Travaux publics recouvrer la liberté avant la fin de l’année, la justice en a décidé autrement. Le délibéré, fixé au 9 janvier 2026, prolonge le séjour carcéral de celui qui incarne désormais les dérives de la gestion sous l’ère Ali Bongo et de son fils. Pour la troisième année consécutive, c’est entre quatre murs qu’il devra méditer sur les accusations accablantes qui pèsent sur lui.

Le scandale à 3 milliards

Au cœur des débats du 19 décembre longtemps repoussés, le dossier du marché de Potos à Franceville a révélé des pratiques pour le moins douteuses. Comment justifier qu’un marché de réhabilitation ait été attribué à la société ZEN BTP dirigée par Abdul Houssein Hatem Moussavou pour la somme astronomique de 3 milliards de FCFA, alors que deux concurrents proposaient de réaliser les travaux pour 900 millions ?

La prison de Libreville où séjourne depuis 2 ans l’ancien ministre d’Ali Bongo

Les explications fournies à la barre peinent à convaincre totalement l’opinion. La défense invoque des « aménagements additifs » et des voiries supplémentaires pour justifier ce triplement de la facture. Une ligne de défense classique qui tente de noyer le soupçon de surfacturation massive et de favoritisme derrière des arguments techniques, alors même que l’accusation maintient les griefs de corruption passive et de blanchiment de capitaux.

La stratégie du « parapluie »

Pour tenter de se dédouaner de la divulgation de secrets professionnels et des irrégularités, l’ex-ministre semble avoir opté pour la stratégie de la dilution des responsabilités. En affirmant que les rapports étaient transmis au puissant Coordonnateur général des affaires présidentielles de l’époque, Nourreddin Bongo Valentin, en lieu et place de son supérieur hiérarchique qu’est le Premier ministre Bounda Balonzi tente de renvoyer la balle vers le sommet de l’État déchu. Une manœuvre qui ne l’exonère pas pour autant de son rôle de garant des deniers publics lorsqu’il était aux commandes.

Malgré les sourires affichés par ses conseils à la sortie de l’audience, qui évoquent « le bout du tunnel », la réalité est bien plus sombre. Il n’y aura ni champagne ni retrouvailles familiales pour l’ancien ministre en cette fin d’année. Loin des fastes du pouvoir, Léon Armel Bounda Balonzi passera les fêtes de fin d’année dans l’angoisse d’un verdict qui pourrait sceller son destin. Le 9 janvier prochain, le tribunal dira si les « explications techniques » suffisent à justifier l’évaporation de milliards de francs CFA, ou si l’heure des comptes a définitivement sonné.

Pour rappel, l’ancien baron des travaux publics avait été arrêté le 1er septembre 2023 à son domicile à Fougamou (Ngounié) avant de passer 21 jours en garde à vue avant d’être jeté le 22 septembre 2023 à la prison centrale de Libreville. Le 14 août 2025, il avait déjà bénéficié d’une ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi vers la Chambre correctionnelle spécialisée où il avait comparu déjà le 21 novembre dernier.

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